Faut-il "laisser pleurer"?

LES PLEURS DU BÉBÉ : ce que la recherche nous apprend.


Les chercheures Sylvia Bell et Mary Ainsworth ont mené dans les années 1970 des études qui auraient dû mettre définitivement à l'index les théories sur les "enfants gâtés". Ces chercheures ont étudié deux groupes de couples mère-nourrisson. Le groupe 1 était constitué de mères donnant des réponses promptes et maternantes aux pleurs de leur enfant. Le groupe 2 était constitué de mères plus retenues dans leur réaction. Elles ont trouvé qu'à l'âge d'un an, les enfants du groupe 1, auxquels les mères avaient répondu rapidement et de manière plus maternante, étaient moins portés à recourir aux pleurs comme moyen de communication. Ces enfants semblaient avoir un attachement à leur mère plus sécurisé et avaient développé de meilleures facultés de communication, devenant moins pleurnichards et moins manipulateurs.


Jusqu'à cette époque, on avait fait croire aux parents que s'ils prenaient leur bébé dans leurs bras chaque fois qu'il pleurait, il n'apprendrait jamais à se calmer et deviendrait de plus en plus exigeant. D'autres études ont été menées qui montraient que les bébés dont les pleurs ne recevaient pas une réponse rapide se mettaient à pleurer davantage, plus longtemps, et d'une manière plus dérangeante. 
Dans une étude qui comparait deux groupes de bébés en pleurs, les nourrissons recevaient, dans l'un des groupes, une réponse immédiate et maternante, tandis que dans l'autre groupe, on laissait les enfants pleurer. Les bébés dont les pleurs recevaient une attention appropriée pleuraient moins dans une proportion de 70 %. Chez les bébés qu'on laissait pleurer, à l'inverse, les pleurs ne diminuaient pas. 

Fondamentalement, la recherche a montré que les bébés dont les pleurs étaient entendus et auxquels on répondait apprenaient à "pleurer mieux", ceux qui étaient le produit d'un style de maternage plus retenu apprenaient à "pleurer plus fort". Il est intéressant de noter que ces études ont montré des différences non seulement dans la manière de communiquer des bébés avec leurs parents selon les réactions qu'ils obtenaient à leurs cris, mais aussi des différences chez les mères.

Ces études ont montré que les mères qui donnaient une réponse plus limitée et moins maternante devenaient graduellement insensibles aux pleurs de leur bébé, et cette insensibilité se propageait à d'autres aspects de leur relation parent-enfant. 

La recherche a montré que laisser un bébé pleurer "gâte" toute la famille.

1 commentaire:

  1. Les livres d'Aletha Solter proposent une approche pratique de l'écoute des enfants en prenant aussi soin de soi en tant que parent.
    Plus particuliérement: "Pleurs et colères des bébes et des enfants". Un sujet de confusion: il est commun de croire qu'arrêter les pleurs = arrêter la souffrance (ça peut être le cas si le besoin immédiat est celui de contact et de relation) alors que c'est un une décharge émotionnelle. "Après la pluie le beau temps", mais si on entrave le processus naturel l'enfant va peut-être moins bien dormir ou être grincheux, "collant" (insécure), ou agressif, parfois contre lui-même, ou plus souvent malade...

    bibliographie sur son site (multilingue)
    www.awareparenting.com + des articles courts et très utiles

    Mathilde

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